Kinésithérapeute pédiatrique : un allié de taille pour votre enfant

Kinésithérapeute pédiatrique : un allié de taille pour votre enfant

La kinésithérapie est encore entourée de beaucoup de clichés. Le métier de kinésithérapeute est souvent connu de celles et ceux qui se sont cassés un membre et qui ont eu besoin d’une rééducation, mais on ignore que le travail de ce thérapeute ne se réduit pas à cela. Parfois, aussi, on confond le massage thérapeutique, prodigué par un masseur-kinésithérapeute, avec le massage bien-être. Cette profession de la santé, encore relativement méconnue, n’est également pas réservée aux adultes : le kinésithérapeute pédiatrique s’occupe des enfants, et peut s’avérer un allié de taille dans beaucoup de situations. Tour d’horizon des bienfaits des consultations de kinésithérapie pour les enfants ! 

Kinésithérapeute pédiatrique : qui sont ses petits patients ? 

Kinésithérapeute pédiatrique : qui sont ses petits patients ?
Photo de Karolina Grabowska provenant de Pexels

Un masseur-kinésithérapeute a trois grandes fonctions, qui concernent toutes les capacités fonctionnelles (terme employé par la médecine pour désigner vos possibilités de faire les activités du quotidien : si vous vous êtes cassé l’épaule et que vous avez besoin de faire une rééducation avec un kinésithérapeute, par exemple, c’est parce que vous ne pouvez plus bien faire les mouvements de la vie de tous les jours). Un kiné va soit chercher à prévenir l’altération de ces capacités, soit agir pour les maintenir, soit travailler à les rétablir ou à les suppléer quand elles sont altérées

Mais qui sont les petits patients d’un kiné ? Déjà, sachez que les enfants, mais aussi les bébés peuvent aller chez un kinésithérapeute, accompagnés évidemment par leurs parents. La kinésithérapie n’est pas réservée aux adultes, loin de là. Parmi les petits patients qui peuvent avoir besoin d’un kiné, on trouve : 

  • Les bébés qui sont nés avec des malformations orthopédiques (au niveau du squelette et des articulations), notamment de la colonne vertébrale, aussi appelée rachis, des pieds et des mains. Cela peut aussi s’adresser aux bébés qui ont « la tête plate ».
  • Les bébés ou les enfants qui sont en retard dans leur développement psychomoteur à des degrés divers, pour lesquels le kinésithérapeute est un professionnel parmi d’autres dans une prise en charge multidisciplinaire. Le kinésithérapeute va travailler avec l’enfant pour améliorer ses capacités motrices, tandis qu’un orthophoniste pour enfant se concentrera sur la dimension du langage. Le kinésithérapeute peut aussi intervenir chez des petits handicapés moteur.
  • Les enfants qui ont subi un poly-traumatisme ou une grosse fracture qui a abîmé leurs os, et qui ont besoin d’une rééducation : cela peut être suite à une grosse chute ou un accident de la route par exemple.
  • Les bébés ou les enfants qui ont des difficultés respiratoires, notamment à cause de maladies qui génèrent des sécrétions dont le nourrisson ou l’enfant en bas âge ne sait pas se débarrasser seul, alors qu’elles encombrent les bronches. Ici, c’est le cas particulier de la kinésithérapie respiratoire, souvent connue des jeunes parents.
  • Les enfants qui souffrent d’un TSA (trouble du spectre autistique) ou d’un TDAH (trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité). Le kiné peut prendre en charge l’hypotonie du bébé, par exemple, qui est une caractéristique du TSA.
  • Les bébés ou les enfants qui ont des troubles de l’alimentation et/ou des troubles du sommeil : globalement, un kinésithérapeute peut être utile dès qu’un enfant présente un trouble que les médicaments seuls ne peuvent enlever.

Pourquoi faire appel à un kinésithérapeute pédiatrique ?

Pourquoi faire appel à un kinésithérapeute pédiatrique ?
Photo de Kristina Paukshtite provenant de Pexels

Nous avons déjà détaillé qui pouvaient être les jeunes patients d’un kinésithérapeute spécialisé en pédiatrie. Vous l’avez compris, ce professionnel de la santé, qui est passé par une première année des études de santé où les places en kinésithérapie sont limitées, et qui a un DE (diplôme d’État de masseur-kinésithérapeute), peut accompagner des bébés et des enfants très différents. 

Il est donc pertinent de faire appel à un kinésithérapeute dans tous ces cas, parce que le kinésithérapeute propose une approche complémentaire à celle d’un médecin ou d’autres professionnels de la santé, comme le psychomotricien pour enfant. Le kinésithérapeute s’intéresse avant tout aux aspects moteurs et corporels : c’est lui qui va prendre le temps d’accompagner votre bébé ou votre enfant, souvent dans une optique de rééducation, qui va le manipuler (par des massages par exemple) pour rétablir ses fonctions motrices. Même s’il ne faut pas tomber dans le cliché, un kinésithérapeute est souvent dans une optique de rééducation et travaille notamment à partir de radios de votre bébé ou enfant afin que « tout fonctionne bien », tandis qu’un psychomotricien se focalisera sur les troubles psychomoteurs, en prenant en compte le vécu de l’enfant afin qu’il puisse « habiter son corps » et qu’il l’utilise, au-delà du fait qu’il fonctionne. Les deux approches sont complémentaires : le kinésithérapeute, par ses manipulations et ses exercices, permet au corps de l’enfant de bien fonctionner, le psychomotricien se centre sur le vécu de l’enfant de son propre corps. Mais selon les professionnels, les kinésithérapeutes peuvent aussi se montrer particulièrement attentifs à cette dimension ! 

De plus, la kinésithérapie ne se réduit pas au seul aspect moteur tel qu’on l’imagine (aider à bouger le bras après une fracture, aider à remarcher…). Il existe aussi la kinésithérapie respiratoire par exemple, et un kinésithérapeute spécialisé en pédiatrie peut aussi aider à détendre un bébé hypertonique : il n’est pas là que pour aider le corps à bien bouger, mais à bien fonctionner en général ! 

La kiné respiratoire, bien connue des jeunes parents

La kinésithérapie respiratoire illustre la diversité du métier de masseur-kinésithérapeute qui ne se réduit pas aux seuls aspects moteurs ; même si elle est en général bien connue des jeunes parents. 

Ici, on est dans le cas des jeunes enfants, et surtout des nourrissons et des bébés, qui ont des problèmes respiratoires. Ces patients souffrent souvent de bronchiolite, une infection qui vient encombrer les bronches de bébé avec des sécrétions qui l’empêchent de bien respirer et qu’il ne peut pas retirer seul. Ici, le professionnel de la santé a pour rôle de désencombrer les voies respiratoires, ce qu’il peut faire aussi en cas de simple bronchite, ou d’autres pathologies entraînant des difficultés respiratoires. 

Pour cela, le kinésithérapeute va commencer par désencombrer le nez, et en profitera pour montrer aux jeunes parents comment s’y prendre. Ensuite, pour « vider » le reste des voies aériennes supérieures, et désencombrer les voies bronchiques à proprement parler, il fera différentes manipulations spécifiques que lui seul saura faire !

La kiné motrice

La kinésithérapie motrice s’adresse finalement à tous les autres : c’est la rééducation pure, dont on a déjà un peu parlé (comme dans le cas d’un enfant qui se serait fait une grosse fracture qui nécessite une rééducation – on est dans la traumatologie – ou d’un bébé à la tête plate qui nécessite des manipulations), mais pas seulement.

En effet, la kiné motrice va aussi concerner tous les enfants qui ont besoin d’un appui pour un développement moteur harmonieux, qu’ils soient handicapés, en retard psychomoteur ou qu’ils aient besoin d’une aide pour mieux maîtriser leurs mouvements comme dans le cas d’un TDAH avec hyperactivité. La kinésithérapie motrice est donc vraiment large, et ne se limite pas à rééduquer : c’est aussi aider le bébé ou l’enfant à bien se développer, à compenser le retard lié à une prématurité, ou à essayer de minimiser les conséquences d’une maladie, neurologique par exemple.


Quelles sont les spécificités de la kinésithérapie pédiatrique ?

Quelles sont les spécificités de la kinésithérapie pédiatrique ?
Photo de Anna Shvets provenant de Pexels

Avant toute chose, sachez que contrairement à la médecine où la pédiatrie fait partie des spécialités que l’on choisit pour son internat (afin de devenir pédiatre), il n’y a pas de spécialité pédiatrique en kinésithérapie (on rappelle qu’un kinésithérapeute n’est pas un médecin). 

Tout kinésithérapeute passe par la très sélective première année des études de santé (LAS ou PASS, depuis la réforme de la PACES), avant de commencer un cursus de 4 ans à l’issue duquel il recevra son diplôme d’État. Pendant ces 4 années d’études, les kinésithérapeutes ont des cours sur les bébés et les enfants, et doivent tous faire au moins un stage en pédiatrie (à l’hôpital ou auprès de kinésithérapeutes libéraux). Tous sont donc capables de prendre en charge un bébé ou un enfant. 

Par contre, quand vous lisez qu’un kinésithérapeute est « spécialisé en pédiatrie », c’est en général qu’il a suivi des formations continues et qu’il a choisi de ne travailler qu’avec ce jeune public, en cabinet, à domicile ou dans des structures publiques. Les spécificités de son exercice sont ensuite assez logiques, comme celles d’un pédiatre :  puisqu’il ne travaille qu’avec des bébés et des enfants, il lui faut manipuler des petits bouts d’hommes qui parfois ne parlent pas encore – et donc ne peuvent pas exprimer leurs douleurs ou leurs difficultés. Un tel professionnel de la santé devra aussi se montrer à l’écoute des parents, qui connaissent leur enfant mieux que lui (comme dans le cas d’un bébé aux besoins intenses, qui est facilement repéré par des parents épuisés), et doivent être impliqués dans la prise en charge pour qu’elle se déroule au mieux. Un kinésithérapeute spécialisé en pédiatrie doit se montrer particulièrement délicat et précis puisqu’il manipule des corps plus petits et moins solides que celui d’un adulte. Il doit enfin être capable de rassurer les enfants, de les mettre en confiance pour arriver aux meilleurs résultats. 

Source image de couverture : Dmitry Naumov / Shutterstock.com