Le burn-out est un syndrome qui touche de nombreux parents. Bien que répandu, beaucoup de personnes n’osent pas en parler. Quels sont les symptômes, et comment s’en sortir, réponse dans cet article.
C’est quoi le burn-out parental ?
Le terme de burn-out apparaît pour la première fois dans les années 1980. Entre 2007 et 2014, plusieurs études sont menées pour tenter de le comprendre. La méthodologie reste toutefois limitée puisqu’elle ne s’intéresse qu’aux parents d’enfants gravement malades. Il faut attendre 2017 pour que de nouvelles recherches soient effectuées sur la totalité de la population. Celles-ci sont menées par Isabelle Roskam et Moïra Mikolajczak, fondatrices du Parental Burnout Training Institut.
Elles définissent alors le burn-out comme étant « un syndrome qui touche les parents exposés à un stress chronique en l’absence de ressources suffisantes pour compenser ». Également connu sous le nom d’épuisement parental, ce phénomène concerne aussi bien les mères que les pères.
Pourtant, cet épuisement familial est généralement passé sous silence, contrairement au burnout professionnel qui est de mieux en mieux compris. Or, d’après un sondage réalisé par l’Ifop, 34 % des mères interrogées se sentent concernées par cette question. Il est donc important d’en parler afin de mieux le traiter, sans le considérer comme un simple tabou.
Quels sont les symptômes du burn-out parental ?
Le burn-out peut se manifester par des symptômes physiques, émotionnels et cognitifs. Pour autant, ils peuvent être difficiles à identifier puisqu’ils peuvent résulter de plusieurs pathologies. Il est donc important de bien les connaître pour être capable de les identifier rapidement :
- Fatigue physique, psychique et cognitive intense,
- Sentiment d’épuisement complet, et ce, dès le réveil,
- Difficultés pour réfléchir et se concentrer,
- Impression que chaque tâche du quotidien est insurmontable,
- Perte de plaisir lors des moments passés avec les enfants,
- Diminution de l’implication dans l’éducation des enfants : le parent n’a plus d’énergie ni de patience
- Baisse des démonstrations d’affection,
- Distanciation affective,
- Perte d’estime de soi,
- Culpabilité,
- Sentiment d’avoir failli à son rôle de parent sans parvenir à se reconnaître
Quelles sont les causes du burn-out parental ?
Il existe de nombreuses raisons qui peuvent entraîner un burnout. En effet, la parentalité a évolué depuis ces dernières décennies : nouvelle définition du rôle des parents, psychologie différente, réseaux sociaux… sans oublier le mythe du « parent parfait ». Selon lui, le parent idéal est capable d’accomplir de multiples tâches au quotidien, alliant avec brio le travail, la vie de couple et la vie de famille. Idéalisée dans la culture, cette image est très loin de la réalité de nombreux foyers.
Cette pression augmente lorsque l’équilibre entre le stress et le bien-être est menacé. Ainsi, le burnout peut se former quand une personne n’a pas assez de soutien, de temps pour elle ou d’un partage équitable des tâches. Il n’y a ainsi plus assez d’éléments positifs qui viennent contrebalancer les difficultés quotidiennes si bien que la personne a l’impression de ne plus pouvoir s’en sortir.
Selon les études d’Isabelle Roskam et de Moïra Mikolajczak, il est à noter que le risque d’épuisement est plus présent chez les parents perfectionnistes et ceux ayant accès à l’information. Il peut également se manifester chez ceux qui ont du mal à se faire obéir ou chez ceux qui ne font pas passer leurs besoins en priorité. Le syndrome dépend aussi de l’histoire de chacun : un parent ayant eu une enfance difficile peut ainsi développer un stress plus important, car le bien-être de ses enfants est sa propriété absolue.
Ce syndrome peut entraîner des conséquences sur tous les membres du foyer. En effet, il existe un risque de négligences et de violences verbales, physiques, affectives et psychiques envers l’enfant. Il peut alors manifester des troubles du sommeil, anxieux ou alimentaires, des difficultés scolaires ainsi qu’un repli sur lui-même. L’intensité dépend de l’âge et du caractère de l’enfant, si bien que la situation peut tourner au drame dans les cas les plus extrêmes.
Le conjoint pâtit également de cette situation. Le risque de disputes et de conflits augmente d’autant qu’ils sont plus durs à résoudre à cause d’une certaine incompréhension, s’il n’y a pas de réelle communication. L’épuisement peut ainsi créer une distance avec son compagnon ou sa compagne ainsi qu’un sentiment de lassitude. Là encore, les conséquences sur le long terme peuvent être dangereuses pour sa vie de couple.
La personne présente également des comportements à risque : irritabilité, colère, troubles alimentaires et du sommeil, des problèmes de santé, un repli sur soi. Dans les cas les plus durs, des addictions, des volontés de fuite et des pensées suicidaires peuvent se former, dans une tentative désespérée de trouver une échappatoire.
Comment diagnostiquer le burn-out parental ?
Afin de diagnostiquer correctement le burnout parental, il est important de le différencier d’autres pathologies. En effet, le burn-out professionnel présente des symptômes similaires, à l’exception que leur origine est liée au travail. Ceux-ci peuvent se répercuter sur la vie privée d’une personne, si bien qu’il est important de réagir rapidement. Il est à noter que le burn-out en milieu scolaire existe également.
De son côté, la dépression post-partum est un trouble qui touche les parents dans les semaines qui suivent l’accouchement. Elle ne doit pas être confondue avec le baby-blues, car elle s’installe dans la durée. Elle peut avoir une conséquence sur l’attachement entre la mère et l’enfant. De son côté, le burn-out peut apparaître plus tard dans la vie de l’enfant. Les difficultés peuvent ainsi survenir lorsqu’il grandit avec l’installation de problèmes relationnels.
Ainsi, une personne peut souffrir du syndrome sans qu’il concerne sa sphère professionnelle. Le diagnostic peut ainsi être long et difficile à comprendre. Dans le même temps, les sentiments de honte et de culpabilité empêchent certains parents d’oser en parler et de se faire aider.
Afin de diagnostiquer cet épuisement, un outil de dépistage a été mis en place : le Parental Burnout Assessment. Ce test permet de savoir si un parent est en proie ou non à ce syndrome. Il doit être complété d’une consultation chez un professionnel afin de pouvoir entamer la prise en charge. Vous pouvez également retrouver des tests gratuits en ligne qui vous permettront d’y voir plus clair, en seulement quelques minutes.
Que faire en cas de burn-out ?
Le burnout est ainsi la conséquence du déséquilibre entre les ressources et les facteurs de stress. Pour y remédier, il est important d’agir vite. Plus le temps passe, plus ce mal-être va s’installer durablement et avoir de lourdes répercussions sur vous et votre entourage. Il est donc important de surmonter le sentiment de honte ou de culpabilité afin de vaincre chaque symptôme, un à un.
Si l’instinct maternel vous pousse à faire de vos enfants votre propriété, vous devez vous recentrer sur vous, sans quoi, vous ne parviendrez pas à éprouver du bien-être. Une maman épanouie est une maman qui prend soin d’elle ! Vos petits protégés vont adorer voir que vous prenez soin de vous et que vous vous sentez aussi bien dans votre corps que votre esprit.
La vie de parent peut parfois pousser au retranchement. Voilà pourquoi il est important de maintenir un lien social. Vous pourrez ainsi vous confier à vos proches de confiance qui vous aideront à surmonter vos doutes et vos craintes. N’oubliez pas que votre conjoint est votre allié et que vous pouvez vous reposer sur lui et lui montrer vos faiblesses, plutôt que de toujours devoir paraître fort.
Il est également important de rationaliser l’image du parent parfait et du perfectionnisme. Si le burnout reste tabou, les langues se délient de plus en plus pour montrer que les parents ne sont pas infaillibles. De nombreux médias s’intéressent ainsi à ceux qui ne parviennent plus à surmonter leur quotidien afin de permettre aux parents en doute de relativiser sur leur situation. Le burnout n’est pas une fatalité, il peut être surmonté avec de la volonté et un bon accompagnement.
Comment aider son conjoint en burn-out parental ?
Parmi les différents symptômes du burn-out parental, plusieurs d’entre eux peuvent être identifiés par l’entourage : irritabilité, changement de comportement, épuisement, distanciation émotionnelle… Pour l’aider à aller mieux, vous ne devez pas nier la situation et la banaliser. En effet, cela aurait pour conséquence de braquer le parent et de le pousser encore davantage dans ses retranchements.
À la place, parlez-lui à cœur ouvert et poussez-le à se confier à vous. Vous pourrez ensuite tenter de le convaincre de consulter un professionnel pour résoudre son mal-être. Si vous faites partie du foyer, n’hésitez pas à l’assister dans les tâches quotidiennes et d’inciter toute la famille à en faire de même. Une personne en proie au burnout a besoin d’être entourée. Montrez-lui tout votre soutien et votre affection pour l’aider à aller mieux.
Qui consulter ?
L’épuisement parental nécessite une prise en charge particulière. Pour cela, prenez rendez-vous auprès de votre médecin généraliste, un psychologue ou un psychiatre. Certains professionnels de santé ont également une formation spécifique relative à ce syndrome. Vous pouvez également vous approcher de conseillers parentaux et conjugaux.
Les séances vous demanderont de parler à cœur ouvert. Une relation de confiance doit donc s’installer entre vous et le professionnel afin d’obtenir de meilleurs résultats et de vous aider à vous en sortir au plus vite. En cas de doute, n’hésitez donc pas à consulter un autre médecin et de demander conseil à votre médecin généraliste.
Comment prévenir le burn-out parental ?
Le burn-out parental est bien souvent la conséquence d’une accumulation d’éléments négatifs qui viennent perturber la vie familiale. Pour l’éviter, il est essentiel de réagir rapidement. Voici quelques conseils qui peuvent vous aider :
- Ne culpabilisez pas,
- Acceptez de ne pas être un parent parfait,
- Accordez-vous du temps, rien que pour vous,
- N’ignorez pas votre fatigue et ayez un bon sommeil,
- Partagez les tâches quotidiennes,
- Ne mettez pas votre couple de côté,
- Parlez-en à vos proches,
- Consultez un médecin dès que vous en ressentez le besoin.
Afin de vous aider à vous reconstruire, il est possible d’obtenir un arrêt maladie pour burn-out parental auprès de votre médecin. Toutefois, ce syndrome ne peut pas être connu comme une maladie professionnelle ou accident du travail, comme cela peut être le cas pour le burn-out lié au travail.